Livre et écologie
Avoir une démarche éco-responsable […] c’est, de plus, assumer qu’une publication aura inévitablement un impact écologique, et tenter alors de prendre le temps d’évaluer les meilleurs choix pour son livre, en réfléchissant à toute la conception de ce dernier, mais aussi à sa diffusion et à sa distribution, à ses usages par les lecteurs, tout cela en articulant au mieux ces éléments avec son projet éditorial. Bref, c’est à nouveau tenter de ne pas sectoriser le livre, mais de le considérer dans l’ensemble de son écosystème pour évaluer comment, à son échelle, agir au mieux.
[…]
Spontanément, on a envie de se dire que le livre est forcément plus écologique qu’un produit numérique, puisqu’il est fabriqué à partir d’une matière « noble » (le papier / le bois). Malheureusement, la réponse n’est pas si simple.
Le livre peut-il être écologique ? Sarah Hamon, Angela Léry et Christophe Didier, https://journals.openedition.org/rbnu/7098
Ce entretien avec Sarah Hamon, Angela Léry et l’Association pour l’écologie du livre permet d’identifier de façon synthétique les éléments qui ressortent lorsque l’on croise livre et écologie. Les questions écologiques qui sont abordées sont celles de la fabrication du livre imprimé (encres, papier), ainsi que celles de la diffusion et de la distribution. Ce que je trouve pertinent c’est cette idée de repenser complètement nos façons de fabriquer, d’accéder et de lire le livre. Je suis moins en accord avec une haute idée du livre :
Malgré tout, oui, si l’on se place à quelques dizaines d’années dans le futur, dans un monde post-pétrole où le numérique risque d’avoir été fortement impacté par la raréfaction de l’énergie et des matières premières disponibles, alors, dans l’absolu, ne resteront que les livres pour être lus… à condition qu’on ait construit, d’ici là, un écosystème suffisamment résilient.
Je pense que les différentes structures économiques ont surtout la capacité d’imposer des modèles (et des contenus).
Enfin, la question des infrastructures numériques est absente des discussions. Ce n’est certes pas l’objet de cet entretien, mais envisager de développer des méthodes de fabrication du livre plus écologiques sans considérer le numérique est difficilement réalisable/réaliste.